Interview Germain Chamot par Radio Mega
Voici
une retranscription de l'interview audio réalisée par Radio Méga
pour l'émission Singuriel, peu de temps après l'ouverture du Centre
Makoto, en septembre 2015. Si le centre a fermé ses portes depuis, cela me ramène néanmoins à de bons souvenirs ; et
si mon opinion a évoluée sur certains points, elle reste dans les
grandes lignes de ce que j'avais évoqué à l'époque. Que les
puristes ne s'offusquent pas de certaines généralisations, Radio
Méga et ses auditeurs ne sont pas spécialisés dans les arts
martiaux...
J'enseigne
l'Aïkido, qui est un art martial d'origine japonaise, basé sur les
techniques qu'utilisaient les samouraïs pour se défendre. On étudie
les clés articulaires, les projections, mais aussi les frappes. On
apprend à chuter, à se relever. On utilise aussi les armes en bois.
Il
s'agit de ma première casquette, celle d'enseignant en Aïkido. Ma
seconde casquette est celle de praticien de Shiatsu. Le Shiatsu est
également une discipline japonaise, mais en relation avec le domaine
de la santé. On l'apparente souvent à un massage, à une forme
d'acupuncture avec les doigts.
Nous
allons détailler davantage. Tu as présenté l'Aïkido. Pour les
néophytes dont je fais partie, les arts martiaux semblent pluriels.
Existe-t-il des courants ? Des passerelles entre les pratiques ?
Est-ce que c'est chinois, japonais, coréen ?
Le
terme « art martial » n'est pas tout à fait la
traduction de mots chinois ou japonais. C'est un terme qui a été
inventé pour faire une différence avec les sports de combat. Dans
les arts martiaux il n'y a en général, pas de notion de
compétition. Il ne s'agit pas d'un combat avec des règles, mais
d'un combat de survie. Et assez paradoxalement cela a mené, dans
chacun de ces pays, à créer des « voies » au sein
desquelles on considère que le seul combat c'est finalement face à
soi-même. On parle maintenant de voie de développement de
l'individu.
Justement,
je vais revenir sur le mot martial. J'ai assisté à ton cours, la
partie martiale est, je trouve, très présente. Notamment tu as
expliqué que pour bien faire le geste il fallait comprendre la
démarche...
Tout
à fait. C'est cela qui est délicat en Aïkido : la discipline
est souvent désignée comme l'art martial de la paix. Il n'y a pas
d'explosion de violence pour résoudre le conflit. En Aïkido on
essaie de résoudre les conflits de manière pacifiée. Probablement
parce que les samouraïs ou le fondateur de l'Aïkido ont trouvé que
c'était plus efficace. Et puis c'est plus structurant pour
l'individu de répondre par la douceur que par la violence.
Néanmoins,
il faut être capable d'aborder la violence pour pouvoir ne pas
l'employer : ainsi, il est plus facile de créer une atmosphère
combative pour avoir des techniques justes, que d'expliquer aux gens
« mettez votre pied ici » ou donner des détails qui vont
être compris intellectuellement, mais qui ne seront pas intégrés
dans le corps. Cela ne signifie pas pour autant être brutal ou
violent. On peut être très doux, mais avoir un esprit très
combatif.
On
a l'impression que les arts martiaux peuvent être pratiqués à tout
âge, contrairement à certains sports. C'est une vue de l'esprit ou
une réalité ?
Pour
moi c'est une réalité et d'ailleurs ça été démontré. Il y a plusieurs maîtres qui ont commencé à des âges relativementavancés,
au Japon ou en occident, et qui ont atteint des niveaux de pratique
élevés.
C'est
bien pour les enfants également. Alors, bien entendu, on ne va pas
proposer la même chose à un enfant de 5 ans, à un jeune de 18/20
ans, à un retraité, à quelqu'un qui a une quarantaine d'années...
À
chaque fois on adapte.
C'est
cela aussi qui est intéressant dans les arts martiaux :
permettre à des générations de se rencontrer. Parce qu'il a pas de
notion de compétition. Chacun essaie de travailler pour s'améliorer.
Vous pratiquez avec quelqu'un qui a cinquante ans, il va vous
apprendre des choses que vous n'apprendrez pas avec un enfant de cinq
ans. Et du coup c'est intéressant d'avoir accès à cette diversité.
Surtout à l'heure actuelle où, dans notre société, les classes
d'âge sont relativement séparées. Déjà à l'école ça commence
et cela continue dans les diverses activités : on sépare les
gens. Justement les arts martiaux permettent à des gens qui ne se
rencontreraient pas autrement, de se rencontrer.
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Ueshiba Morihei (1883-1969), fondateur de l'Aïkido |
Qui sont ces adultes qui viennent à tes cours ? Que viennent-ils chercher ? Le côté physique ? La sagesse (rires) ? C'est plutôt masculin ou plutôt féminin dans l'ensemble ?
De
manière générale les arts martiaux sont conçus par les hommes,
pour les hommes. Donc, même s'il y a des exceptions, le panel
général s'oriente dans ce sens-là. En Aïkido c'est un petit peu
différent parce qu'on reste justement dans quelque chose de
pacificateur, où il n'y a pas de notion d'opposition de force. Donc
les femmes, qui sont parfois plus douces, plus souples, trouvent des
outils pour résoudre les conflits et sont parfois meilleures
techniquement que les hommes. On a souvent une bonne proportion de
femmes, par rapport à d'autres arts martiaux.
Concernant
les raisons pour lesquelles les pratiquants viennent, elles peuvent
être très diverses. Encore une fois, ce soir, il y avait des gens
de différents âges, qui viennent pour des raisons différentes.
Peut-être que les plus jeunes viennent pour apprendre à se battre,
ou qu'ils ont vu un film à la télé. On peut également venir pour
la beauté des gestes. On peut venir pour le travail sur soi :
qu'est-ce que c'est l'abnégation face à l'effort par exemple ? On
peut venir pour la dépense physique, ou pour le travail technique...
J'essaie
de conserver le côté traditionnel parce qu'il me semble que ça
apporte une variété plus grande de qualités sur lesquelles
l'individu peut travailler. Il y a le corps bien sûr, mais il y a
aussi plein de choses autour du corps : la souplesse, la
conscience du mouvement, la gestion du conflit...
Il
y a des gens qui viennent aussi simplement pour voir d'autres gens.
On apprend à interagir, à échanger, à grandir ensemble... Donc
chacun vient pour une de ces raisons, mais au fur et à mesure, on
vient pour chacune de ces raisons, pour toutes ces raisons. C'est ça
qui est intéressant, c'est de de commencer pour une raison de
continuer pour une autre. Ça
veut dire qu'on évolue...
Tu
as parlé de beauté. C'est vrai que parfois j'ai entendu dire que ce
qui pouvait séduire, notamment dans le Taï Chi, c'était ce côté
esthétique, chorégraphié. Et
puis on attribue aussi parfois aux arts martiaux une certaine
sagesse. Est-ce qu'il y a cette quête-là pour certains ?
Hum,
on va dire qu'un mouvement juste va devenir beau.
C'est
aussi là que c'est compliqué parce qu'on est sur des mouvements
qui, à la base, sont faits pour tuer. Alors... est-ce qu'on peut
parler de beauté dans ce cadre-là ? Est-ce qu'on peut parler d'
« art » martial. Parce que martial c'est Mars, c'est le
dieu de la guerre. L'art de faire la guerre est-ce que ça a vraiment
un sens ?
Avec
les arts martiaux on est en plein dans le paradoxe et du coup c'est
un champ d'étude très intéressant. Et en ce sens, par rapport à
la notion de sagesse, on s'en approche en cherchant à résoudre les
paradoxes. Typiquement : je viens aux arts martiaux pour
apprendre à taper les gens, à leur faire mal, et finalement je me
rend compte en m'entraînant que - déjà ce n'est pas si facile - et
après que j'ai une forme de responsabilité quand j'acquiers ce
« pouvoir », même si ce n'est jamais totalement acquis.
Avec cette responsabilité viennent certaines réflexions, donc on
devient peut-être un peu moins bête en pratiquant.
Ce
que je trouve important, c'est que tout cela ne soit pas
intellectualisé. Parce qu'on peut lire quantité de livres, se dire
plus sage et finalement on emprunte les mots d'autres personnes, pour
exprimer des choses qu'on n'a pas vécu profondément. C'est pour
cela que l'enseignement que je propose ici ne comporte pas
d'explications sur comment être plus sage, ou de discours
philosophiques. Je pense que la pratique va modifier l'individu, mais
sans qu'il s'en rende compte. Un jour il se réveille, et il est plus
apaisé, plus posé, il arrive à gérer les conflits sans
excitation, avec calme. En laissant à l'autre la place qu'il a.
Voilà pour la notion de sagesse telle que je la vois. Après
peut-être que dans dix ans je dirai autre chose.
Qu'est-ce
qui t'a amené spécifiquement à l'Aïkido. Est-ce que tu as essayé
d'autres choses avant ?
J'ai
commencé par le judo enfant, comme beaucoup de personnes de ma
génération. J'ai adoré d'ailleurs ! Puis j'ai pratiqué
plusieurs sports : water-polo, rugby, natation, course à
pied..., etc. Arrivé à l'âge adulte, j'avais l'habitude de
travailler avec mon corps, mais je cherchais quelque chose... je
cherchais quelque chose, mais je ne savais pas très bien quoi. Je
suis « naturellement » allé m'entraîner chez mon père
– professeur d'Aïkido – qui est quelqu'un de très
charismatique. Ça
m'a parlé et je suis tombé dans la marmite.
Jean-Marc & Germain Chamot |
Maintenant,
ça me porte. J'ai fait d'autres choses, j'ai d'autres diplômes, je
ne fais que ça, mais c'est ça qui me donne envie de... j'allais
dire : de me lever le matin ! Parce qu'on fait quelque chose de
différent sur les tatamis. Dans les arts martiaux on évoque l'idée
de vie et de mort, ou du moins on aborde l'intégrité physique, ça
donne du sens à la pratique, et à ce qu'on vit en dehors.
Pour
moi, c'est les arts martiaux, mais ça aurait pu être la danse... Je
pratique un peu de yoga également : il existe plein d'outils
intéressants. Mais ce sont simplement des outils et c'est important
de ne pas le perdre de vue. Souvent on passe trop d'énergie à
essayer de maîtriser l'outil alors que ce qui est intéressant c'est
ce à quoi l'outil nous amène. C'est ce que j'essaie de mettre en
avant dans mes cours. La technique c'est bien, mais qu'est-ce que ça
vous dit finalement ? À
quoi ça vous amène ?
Et
entre pratiquants ou enseignants de disciplines différentes, comment
ça se passe ? Chacun défend son art martial ou bien est-ce
qu'il y a plutôt une connivence « martiale », du genre
« on va dans la même direction » ?
Quand
vous êtes français et que vous allez à l'étranger, vous « aimez »
tous les français que vous rencontrez là -bas. Il y a une sorte de
régionalisme après qui se crée. Quand vous êtes à Paris et que
vous êtes Valentinois, vous voyez un Valentinois, tout de suite vous
avez une connivence avec cette personne. Et puis si vous croisez la
personne qui était à l'école avec vous, c'est encore plus. Donc
c'est un petit peu ça qui se produit. À
une soirée où se trouvent plusieurs personnes pratiquant les arts
martiaux, des échanges vont probablement naître et tout va bien se
passer. Mais il y a quand même des guerres de chapelle. Tu l'as vu
ce soir : à chaque fois que l'enseignant explique pourquoi on
fait tel geste et pas tel autre, il postule que l'autre geste est
mauvais ou dangereux, qu'il y a une ouverture, qu'on peut être
frappé. Or c'est peut-être la manière de procéder d'une autre
école. Rien qu'avec ce mode de fonctionnement, on critique sans le
savoir ce que peuvent proposer d'autres arts martiaux. L'Aïkido, par
exemple, est souvent vu comme une danse où l'on met des jupettes.
Alors que ça peut être très violent, très martial, comme ça peut
être très doux et néanmoins très efficace.
Tout
est possible, car à chaque fois c'est une histoire de personne.
Je
pense qu'il y a quand même une sorte de grande famille, mais il y a
des gens qui font des choses très différentes. Et c'est aussi bien
car chacun a un profil différent et va être appelé par des
disciplines différentes. Moi j'aime bien cette idée de variété et
de faire partie de quelque chose d'un peu plus grand. Cela manque pas
mal à l'heure actuelle je trouve, donc ça me plaît.
La
deuxième chose c'est que j'appartiens à une école qui s'appelle le
Kishinkaï. Il s'agit d'un courant qui s'est nouvellement formé, qui
n'est ni une école traditionnelle ultra fermée avec un seul maître,
ni une fédération avec plein d'enseignants différents qui vont
dans des directions parfois opposées. Léo Tamaki, qui est le
fondateur, a proposé une ligne directrice qui s'appuie sur ses
recherches personnelles et le travail de certains maîtres japonais,
en Aïkido ou dans d'autres disciplines. Ensuite, il y a d'autres
personnes qui ont suivi la dynamique qu'il proposait, et qui
enseignent. Souvent il s'agit d'adeptes qui ont eu d'autres
enseignants et pratiquent parfois d'autres disciplines martiales.
Chacun, en fonction de sa personnalité, de sa compréhension de
l'art, de son niveau de pratique, va proposer des approches
techniques différentes, mais les principes restent les mêmes. On
essaie de garder une cohérence dans tout ce qu'on fait, mais une
forme d'ouverture aussi.
![]() |
avec Léo Tamaki |
Ça
c'est de manière générale. Après,
pour être plus spécifique, on a dans cette école une forte
exigence martiale. Je m'explique : beaucoup de gens disent que
l'Aïkido n'est pas un art martial. Ce serait un art de communication
ou de paix. Peut-être ont-ils raison, c'est leur vision, on peut la
respecter. Moi je pense que c'est dommage d'avoir une base martiale
et de ne pas grandir à l'intérieur de celle-ci. On peut faire du
Yoga ou du Qi Gong. Il y a des tas de choses qui sont très
intéressantes pour travailler le corps, qui seront même parfois
plus fines que ce qu'on va faire en Aïkido. Mais si on fait de
l'Aïkido, je pense que c'est important de garder le contexte
martial.
Ça
ne veut pas dire se mettre des coups, se faire mal, travailler en
force...non, pas du tout ! Ça peut être très fin, très
léger, d'une douceur infinie... Il y a des maîtres qui, passés 60
ans, vous envoient valdinguer sans vous faire mal, en employant des
capacités qu'on ne soupçonne pas ! Nous, on cherche un peu
dans ce sens-là, quelque chose qui reste martial, mais qui est très
doux. Où on a vraiment une connaissance de la biomécanique du
corps, des comportement psychologiques qui peuvent se mettre en place
lors d'un combat. C'est presque une science en fait. Et du coup c'est
accessible à tout le monde.
Qu'est-ce
qui fait qu'à un moment on est enseignant ?
C'est
une bonne question parce que... en fait : vous décidez ! On se
lève un matin, et on se dit : n'est-il pas temps... ?
Après, on peut tromper tout le monde, mais le plus grave c'est de se
tromper soi-même. Donc quand on prend cette décision d'enseigner il
faut savoir : est-ce qu'on a vraiment quelque chose à
enseigner ? est-ce qu'on a vraiment envie d'enseigner ?
est-ce qu'on ne va pas fourvoyer les gens ? Etc. , etc... Tout
ça est très important parce qu'en apparence on ne fait que des
mouvements, à la limite ce n'est pas très grave, mais les gens qui
viennent ici, ils viennent pour quelque chose.
Et
en confiance... Ça
peut profondément changer la vie de quelqu'un de pratiquer un art
martial, ou une autre discipline, encore une fois il n'y a pas que
les arts martiaux. Du coup je pense que n'importe quel enseignant a
le devoir, quelque part, de respecter la personne qui est en face de
lui et de ne pas l'amener à faire n'importe quoi.
Et
puis c'est aussi un moyen de continuer à progresser !
Nous
sommes au Centre Makoto, à Valence. Peux-tu nous raconter un peu
l'histoire de ce lieu ?
Je
ne suis pas Valentinois à la base, j'ai grandi en Île-de-France et
je suis arrivé dans la région il y a deux mois avec le projet
d'ouvrir un lieu de pratique pour les arts-martiaux et le bien être.
J'ai
trouvé ce local, qui n'était pas du tout dans l'état dans lequel
il est aujourd'hui : c'est un ancien bar. Il a fallut enlever le
comptoir – 5 mètres de long ! - puis faire des travaux, ça a
pris tout l'été. On a mis des tatamis, fait de la peinture...
Maintenant tout est propre et beau pour accueillir du public.
C'est
un centre où l'on propose plusieurs disciplines. Je pratique et
j'enseigne le Shiatsu, en plus de l'Aïkido, donc cela me semblait
cohérent qu'il y ait des enseignants avec des perspectives
différentes, complémentaires. Ainsi, nous avons une enseignante de
Yoga Ashtanga, un professeur de Yoga du rire et une Sophrologue. Il y
a également deux personnes qui animent des ateliers de week-end :
l'art martial sensoriel et la gymnastique sensorielle. Et d'autres
disciplines sont attendues.
J'ai
choisi le mot « Makoto » pour parler de ce lieu :
c'est un mot japonais qui signifie « sincérité ». Je
souhaitais trouver un nom pour exprimer ce que pouvaient avoir en
commun différentes disciplines. Comme je l'ai dit tout à l'heure,
par rapport à la notion d'enseignement, pour moi c'est important de
ne pas se fourvoyer, de ne pas fourvoyer les élèves, et de faire un
travail juste, sincère. J'ai choisi ce nom-là pour orienter la
dynamique du lieu.
Et
les intervenants d'où viennent-ils ? Il s'agissait de personnes
qui n'avaient pas de salle ?
Il
y a des personnes qui exerçaient ailleurs qu'à Valence, qui reste
quand même la ville la plus importante entre la Drôme et l'Ardèche,
et qui souhaitaient plus de visibilité.
Il
y a des personnes qui débutent leur activité, et qui sont contentes
de trouver un lieu sans avoir à s'engager avec un loyer trop
onéreux, en louant juste les créneaux nécessaires.
Je
pense que c'est une décision difficile à prendre que de louer un
local. Il y a des frais, une responsabilité, c'est assez lourd, il
faut gérer la communication...
En
ce qui me concerne c'est mon activité principale. Donc cela fait des
journées variées : en plus d'être professeur d'Aïkido et de
Shiatsu je suis comptable, femme de ménage, bricoleur, peintre,
électricien lorsque c'est nécessaire... ! Moi ça me plaît
bien, mais tout le monde n'a pas forcément envie de cela.
Je
veux bien que tu parles un peu de cette deuxième discipline.
Le
Shiatsu ? C'est aussi une discipline japonaise. On traduit
généralement Shiatsu par : « pression des doigts ».
Le Shiatsu est souvent présenté comme une technique de massage. De
la même manière qu'il y a plein de styles d'aïkido, il y a plein
de styles de Shiatsu.
Le
principe de base est que le corps peut se rééquilibrer tout seul.
Mais dans certaines situations, le déséquilibre a été trop grand
et c'est la maladie. C'est là qu'intervient le thérapeute pour
aider le corps à retrouver un équilibre.
Donc
c'est assez différent de la médecine moderne occidentale dans le
sens où on ne guérit pas le corps avec un médicament ou une
intervention chirurgicale, mais où on aide le corps à se corriger
lui-même.
Pour
cela on utilise notamment les méridiens d'acupuncture.
En
pratique la personne est allongée sur le ventre ou sur le dos –
sur le côté pour les femmes enceintes. On reste habillé. C'est un
avantage pratique par rapport à d'autres formes de massage. Le
praticien va appuyer sur certaines zones du corps avec les paumes,
avec les pouces, parfois avec les coudes ou les genoux. Il va
également étirer les membres, mobiliser certaines articulations...
Tout cela va permettre au sang de mieux circuler, à la lymphe de
bouger également, aux muscles de se détendre... Plein de choses
peuvent se produire d'un point de vue physiologique, mais aussi sur
un plan psychologique. Par exemple : qu'est-ce que cela fait
d'être touché avec douceur ? Comment est-ce que ça permet de
se relâcher ? etc, etc.
Il
s'agit d'une technique qui est un peu plus qu'une technique :
certains parlent d'une voie, parce qu'en tant que praticien cela
demande une certaine qualité de présence ; on ne touche pas un
corps n'importe comment. C'est un travail constant sur soi, mais pour
les autres.
Le
Shiatsu c'est vraiment ramener la santé dans le corps, de manière
simple, douce et efficace à la fois.
Démonstration d'une technique de Shiatsu |
Un
mot pour terminer ?
Ici,
au Centre Makoto, c'est « ouvert ». C'est un lieu ou
chacun peut venir découvrir diverses disciplines. Et les goûter,
car l'expérience de la chose est plus importante que l'idée qu'on
s'en fait.
Le
lieu est convivial et à taille humaine. Les profs sont là pour
s'occuper de leurs élèves, pour qu'il y ait une véritable relation
qui se crée. On ne fait pas d'enseignement de masse, on est là pour
faire de la qualité.
Beaucoup
d'événements sont prévus, notamment des stages de week-end.
Ça
va vraiment être un très bel endroit !