Les deux rythmes de la pratique
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Korindo dojo, 2015 |
Dans
les arts martiaux, comme dans d'autres disciplines, la progression
est corrélée à une grande quantité d'entraînement intelligent,
effectué régulièrement.
Il
s'agit là du travail effectué au dojo ou en solitaire. Le cadre est
relativement fixe, le professeur, les partenaires sont connus. Le
type de pratique est défini et il s'agit de progresser au mieux dans
la direction fournie par le professeur. En somme, il s'agit de
remplir sa tasse au fur et à mesure.
Casser
le rythme
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Taijitu, symbole de l'alternance |
En
complémentarité avec ce premier rythme, il en existe un second :
le stage.
Partir
en stage, c'est changer de professeur, changer de partenaires,
changer de dojo et s'observer dans un autre contexte... Bref, se
mettre en difficulté. L'Aïkido n'offrant pas de pratique
compétitive, le stage est un lieu privilégié d'échange et de –
relative – confrontation.
Par
la fracture avec le quotidien que cela impose, partir en stage est un
formidable outil de progression. Il s'agit ici de vider promptement
sa tasse pour la remplir avec autre chose.
À cela
s'ajoute les graines de motivation que l'on peut y récolter et qui
viendront enrichir le terreau de la pratique quotidienne. Rencontrer
de nouvelles personnes et de nouvelles approches est un fort
stimulant !
Il
ne faut pas oublier que cette formule intensive n'est pas nouvelle.
Sokaku Takeda enseignait principalement sous forme de séminaires de
10 jours...
Le
coût
Certes,
le stage a un coût nettement supérieur aux cours réguliers. De
plus, il faut parfois se déplacer, trouver à se loger, à se
sustenter, etc. Malgré cela, il faut garder à l'esprit que les
stages d'Aïkido sont très peu chers. On compte de 30€ à 50€
pour un week-end de 7h à 9h, là où dans n'importe quelle autre
discipline (danse, yoga, shiatsu, méditation, etc.) il faut compter
100€... par journée ! Soit près de 200€ pour un week-end.
Ce qui correspond à 4 fois plus cher qu'un stage d'Aïkido...
Alterner
On
pourrait presque dire que le véritable travail doit se réaliser au
dojo, mais que l'état d'esprit d'éternelle nouveauté dans lequel
il doit s'effectuer est plus palpable en stage.
Cette
alternance entre un travail
de fond quotidien (ura) et un travailponctuel (omote) m’apparaît
essentielle pour maintenir
le feu dela motivation et rallumer l'étincelle de la remise
en question. Mais plus encore que cela, cette alternance, cette
cassure de rythme ponctuelle, nous permet de prendre du recul par
rapport à notre vie quotidienne et nos éventuels soucis.
Bien
souvent, on revient d'un stage fatigué, mais avec un esprit neuf,
prêt à affronter plus sereinement le quotidien...
Bon
retour au dojo !
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Kishintaïkaï Reims 2015 |