Les 31 mouvements interdits du MMA

S’il est une discipline de combat compétitif qui a beaucoup fait parler d’elle ces derniers temps, c’est bien le MMA.
Je n’aborderai pas ici l’histoire du Mix Martial Arts, ni les origines qu’elle puise dans les Arts Martiaux Traditionnels (tels que le Muay Thaï ou le Jujitsu).

Georges Saint Pierre en action

Tout simplement, il m’est récemment arrivé de découvrir les « 31 mouvements interdits en compétition« .
On présente souvent le MMA comme LE système de combat le plus complet.
S’il est vrai que les frappes pieds/poings, la lutte et le combat au sol sont abordés, il ne faut pas oublier que certaines règles restrictives sont aussi de mise.
Voici donc la liste de ces mouvements interdits :

  1. Donner des coups avec la tête
  2. Toucher aux yeux de quelque manière que ce soit
  3. Mordre
  4. Cracher sur l’adversaire
  5. Tirer les cheveux
  6. Le « Fish hooking » (mauvais geste qui consiste à déchirer les tissus entourant des orifices, comme le fait un hameçon dans la bouche d’un poisson)
  7. Toute attaque portant sur les parties génitales
  8. Placer intentionnellement le doigt dans tout orifice, coupure ou lacération de l’adversaire
  9. Manipuler les petites articulations
  10. Frapper de haut en bas avec la pointe du coude
  11. Frapper dans la colonne vertébrale ou à l’arrière de la tête
  12. Porter un coup de talon aux reins
  13. Tout type de coup à la gorge pouvant inclure, sans toutefois se limiter à, attraper la trachée
  14. Griffer, pincer ou tordre la peau
  15. Attraper par la clavicule
  16. Donner des coups de pied sur la tête d’un combattant au sol
  17. Frapper du genou la tête d’un combattant au sol
  18. Piétiner un combattant au sol
  19. Tenir la clôture de la zone de combat
  20. Tenir le short ou les gants de l’adversaire
  21. L’usage d’un langage injurieux dans la zone de combat
  22. Toute conduite antisportive susceptible de causer des blessures à l’adversaire
  23. Attaquer un adversaire pendant la pause
  24. Attaquer un adversaire pris en charge par l’arbitre
  25. Attaquer l’adversaire après la sonnerie annonçant la fin du round
  26. Le refus de combattre, comprenant de manière non exhaustive, d’éviter le contact avec l’adversaire, de faire tomber son protège-dents de manière délibérée ou répétée, ou de simuler une blessure
  27. Envoyer un adversaire hors du ring/de la zone de combat
  28. Ignorer de manière flagrante les décisions de l’arbitre
  29. Clouer l’adversaire au sol par la tête ou le cou
  30. Intrusion dans le coin adverse
  31. L’application de toute substance sur le corps ou les cheveux pour bénéficier d’un avantage

En tant que pratiquants d’Aïkido nous ne sommes soumis à aucune règle. Cette liste devrait donc nous donner des idées quant au sens caché des techniques. Bien entendu, tous ces points ne nous concernent pas. J’ai donc relevé les interdictions suivantes comme potentiellement intéressantes pour l’Aïkidoka :

– les coups de tête

– toucher les yeux

– attaquer les parties génitales

– manipuler les petites articulations

– frapper la gorge, attraper la trachée

– frapper avec les pieds ou les genoux la tête d’un combattant au sol, le clouer au sol par la tête ou le cou
– refuser de combattre


Gagner ou ne pas perdre
Si certaines manœuvres, telles que les doigts dans les yeux, les frappes à la gorge ou aux parties génitales, sont évidentes lorsqu’on pratique l’Aïkido, d’autres le sont moins.
Je pense notamment au refus de combattre. Hors d’un ring il est difficile de boxer contre quelqu’un qui s’enfuit. Le propos du Budo n’est pas de rester sur place pour tenter de marquer des points. Il ne s’agit pas de gagner, mais plutôt de ne pas perdre. Et le meilleur moyen de ne pas perdre c’est de refuser de jouer…

Cette simple liste exprime clairement le constat suivant : les arts martiaux et les sports de combat ne visent pas la même finalité. Ils sont donc régis par des règles différentes.

Il n’y a donc pas à rougir de l’efficacité de l’Aïkido, mais bien plutôt à chercher à la développer à la lumière de ces éléments.
Même si nous ne partageons pas les mêmes objectifs apparents cela n’empêche pas de se rencontrer 😉

Léo Tamaki et Florent Betorangal

4 réflexions sur “Les 31 mouvements interdits du MMA

  1. Très bonne idée d'article, effectivement point crucial de la différence entre arts martiaux et sports de combat – même le MMA ne vise pas à détruire l'adversaire !

  2. En effet Lucas ! D'ailleurs aucun système d'entraînement ne peut prôner la destruction totale de l'adversaire : il faut bien un partenaire valide pour continuer à pratiquer :-)\ »Le respect de l'intégrité physique du partenaire\ » n'est pas propre à l'Aïkido. Reste à définir ce qu'est l'intégrité physique ;-)(Il vaut parfois mieux se prendre un coup, que de se faire démettre le poignet, ça fait moins mal et ça dure moins longtemps !)Germain

  3. A noter que ces règles restrictives pour la compétition n’empêchent pas un pratiquant de MMA de s’entrainer à effectuer ces différents mouvements interdits. En tant que pratiquant de MMA, il ne m’a pas échapper que ces règles (nécessaires pour la sécurité de ses partenaires et de soi même) restent des limitations techniques.

    C’est pourquoi j’ai pratiqué en parallèle le krav maga, et que lorsque je fait du sac de frappe j’inclue tout à fait des mouvements comme les coups de tête ou les frappes aux parties génitales.

    Enfin, le fait que les coups de pieds ou de genoux soient interdits pour cibler la tête d’un adversaire au sol n’est pas réellement une limite technique mais une pure mesure de sécurité, puisqu’il est vraiment aisé de frapper un adversaire au sol de cette manière si l’on sais déjà comment se comporter sans cette limitation face à un adversaire au sol.

    Dans toute pratique martiale, ce qui compte le plus c’est de développer sa lecture de l’adversaire, c’est pourquoi on peut tout à fait voir des pures boxeur ou des pures lutteurs vaincre des athlètes de MMA très complets, sans utiliser un pan entier du panel technique autorisé. Seul l’opposition franche et sans coopération du partenaire permet cela. Quel que soit le nombre de techniques que l’on connait, si on les pratique uniquement avec un partenaire coopératif on ne saura jamais les appliquer sur un adversaire qui a réellement l’intention de nous résister, et on ne saura même pas quelle technique placer à quel moment.

    Si je peux me permettre, c’est la critique que je fais de l’aïkido : certaines techniques sont tout à fait applicable au combat, mais la manière dont la plupart des pratiquants s’entraine, avec des partenaires qui ne résistent pas réellement ni ne permettent de développer une lecture intuitive d’un adversaire, au sens où ils ne cherchent pas à se dégager de la clé/projection ni à éviter le contact lorsque l’adversaire veut clairement les saisir, ou encore dans le sens où les attaques stéréotypées et parfois même caricaturales qui sert à initier les techniques lors des exercices ne permettent pas au pratiquant de développer une véritable capacité d’adaptation aux décisions de l’adversaire, ni le sens du timing pour initier leurs propres mouvement, ce qui est primordial.

    J’imagine que bon nombre de praticiens d’aïkido ne tombent pas dans ces travers, mais c’est ce que j’ai souvent constaté ; certains de nos cours de MMA suivent un cours d’aïkido (ce qui nous permet d’observer la fin des cours) et j’ai déjà accompagner des amis dans leurs clubs d’aïkido (des moments très sympa, c’est pas la question 🙂 ).

    Un énorme bagage technique, aussi diversifié et potentiellement surprenantes pour un adversaire, ne compenseront jamais un manque de timing et de lecture de l’adversaire, c’est pourquoi je pense qu’un pratiquant de boxe anglaise ou de lutte moyen peut tout à fait battre un excellent technicien (peu importe la discipline) mais qui n’a pas assez combattu de réels adversaires (mais principalement des partenaires coopératifs).

    C’est pourquoi je pense qu’avoir conscience des limitations techniques imposées par les règles officielles du MMA ne constitue pas un réel avantage sans un entrainement rigoureux, semblable à ce qu’on trouve dans la pratique du MMA. Pour être un combattant efficace, le panel des techniques permises est secondaire par rapport à l’opposition qu’on rencontre en s’entrainant.

    Mais comme vous le dites très bien, refuser le combat (en dehors d’une pratique de loisir consentie) est de loin la meilleure option qui que l’on soit 🙂

    Bonne continuation

    1. Bonsoir Guillaume,
      Ma vision sur le sujet à évolué depuis la rédaction de ce billet et je rejoins votre point de vue à 100%. Merci pour votre généreux commentaire et ce partage d’expérience. Bonne pratique à vous 🙂

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